par Nestor Francia
Caracas, 9 juin 2009
Aristobulo Isturiz, dirigeant du PSUV, Partido Socialista Unido de Venezuela, a raison lorsqu’il compare l’accord unitaire de l’opposition à une caricature de la Coordinadora Democratica.*
est vrai que la situation actuelle est très différente de celle existant lors de la formation de cette alliance si active dans les aventures putschistes.
En 2002, la contre révolution prenait l’offensive et agissait de façon planifiée et coordonnée avec une présence massive dans la rue, les meneurs et la base étant stimulés par leur certitude que la chute de Chavez était éminente ; il est vrai qu’ils avaient oublié le peuple révolutionnaire. Aujourd’hui l’offensive et l’initiative appartiennent à la Révolution. C’est nous qui fixons l’agenda politique, l´opposition donnant l’impression d’être sur la défensive, sans idées, acculée politiquement, avec sa base sociale totalement démobilisée depuis longtemps, orpheline de tout leader, sans objectifs clairs et sans orientation.
Dans ces circonstances, “l’unité” de l´opposition apparaît plus comme étant un recours médiatique qu’une réalité concrète. En effet, si nous lisons le document “Compromis et convocation á l’unité démocratique”, récemment publié par les partis de la contre révolution, nous découvrons une ribambelle de généralités et non un programme, un projet ou des objectifs concrets. Ceci nous rappelle l’amusante bande dessinée française “Asterix et Obelix”, où le sénateur romain abordant un problème déterminé sans aucune intention de le résoudre, désigne une commission, qui commence elle-même á désigner des sous-commissions lesquelles finiront en vains gueuletons bien arrosés. Voilà à quoi ressemblent les nombreuses “tables rondes d’unités” annoncées par l´opposition. En réalité, rien de nouveau sous le soleil.
Une preuve incontestable de l'incohérence politique de l’opposition vénézuélienne se trouve dans les opinions émises dans le document mentionné ci-dessus et qui concernent la Constitution Bolivarienne de 1999 : farouchement opposés à celle-ci, elle est actuellement l’objet de leurs louanges réitérées.
“Défendre et faire respecter la Constitution comme programme pour l´application concrète de nos devoirs et droits en tant que vénézuéliens (…) Défendre et faire respecter la Constitution comme base de l´Etat de droit et de la sécurité juridique pour tous. Défendre la Constitution comme cadre de respect, de la tolérance et de la coexistence entre tous les vénézuéliens. Défendre la Constitution comme garantie du droit á l´information et à la liberté d´expression (…) Défendre et faire respecter la Constitution comme programme de solidarité, dans une société responsable et constructive qui produit des richesses de façon équitable”.
Cette évidente inconsistance historique est l’une des causes pour lesquelles les opposants à Chavez, bien que votant systématiquement contre lui, ne croient pas en ce type de “dirigeants”, ne les soutiennent pas et restent sourds à leurs appels.
La farce unitaire de l´opposition, échafaudée ni plus ni moins qu’au siège du parti de droite Copei, se désintégrera totalement lorsque viendra l´heure de définir les candidats á l´Assemblée Nationale, qui sera élue en 2010 ; cela nous pouvons l’assurer !
*Alliance putschiste qui agit durant les années turbulentes du coup d´état et sabotage pétrolier
Article original en espagnol. traduction Jean Araud et Claude Maryse